Une personne sur 6 dans le monde aura un accident vasculaire cérébral (AVC) et, en Belgique, chaque jour 52 personnes présentent un AVC . L’AVC est la première cause de handicap dans les pays occidentaux avec des handicaps lourds tels que la paralysie d’un côté du corps, des troubles du langage, de la vue, de la marche, etc. Pour limiter les séquelles, il faut se rendre aux urgences au plus vite, dès le début des symptômes car les traitements ne sont efficaces que dans les premières heures.
Quel est l’origine des AVC ?
Plus de 80% des AVC sont dus à une artère du cerveau qui se bouche. On parle alors de thrombose cérébrale ou AVC ischémique. Les cellules de notre cerveau ont besoin d’être « nourries ». Les artères leurs apportent les nutriments et l’oxygène nécessaires contenus dans le sang. Mais lorsqu’un caillot bouche une des artères, le sang ne parvient plus jusqu’à certaines cellules qui, n’étant plus « nourries », meurent.
Une zone à sauver : la zone de pénombre
Dès qu’une artère cérébrale se bouche, une course contre la montre s’engage : si une petite portion des cellules irriguées par cette artère meurt immédiatement, l’apport sanguin est maintenu en aval du caillot de sang, dans une zone dite de pénombre, grâce à une suppléance des artères voisines. Cette suppléance est malheureusement temporaire et imparfaite : pour chaque minute écoulée, près de 2 millions de cellules cérébrales meurent. Il faut donc intervenir le plus vite possible pour «déboucher » l’artère occluse et restaurer une perfusion adéquate dans la zone de pénombre. C’est le seul moyen de minimiser l’étendue des lésions irréversibles et la sévérité du handicap.
Quels sont les traitements contre l’AVC?
La thrombolyse : dissoudre le caillot
Depuis les années 90, il existe un traitement médicamenteux de l’AVC : la thrombolyse. C’est une substance chimique qui, injectée au patient par voie intraveineuse, va dissoudre le caillot. L’efficacité du traitement est incontestable mais dépend du délai auquel il est administré par rapport au début des symptômes : administrée dans les 90 minutes, la thrombolyse permet à un patient sur 4 de s’en sortir sans handicap invalidant – c’est à dire rester indépendant d’une tierce personne. Cette proportion tombe à un patient sur 14 après 3 heures et, après 4h30, le traitement n’apporte plus de bénéfice. Il faut donc administrer la thrombolyse le plus vite possible afin d’être le plus efficace possible. De plus, la thrombolyse comporte un léger risque de saignement dans le cerveau. Ce risque augmente avec le délai entre l’installation de la thrombose et l’administration du traitement. Au-delà de 4h30, le risque de saignement dans le cerveau est trop grand et ce traitement ne peut donc plus être administré.
La thrombectomie : extraire le caillot grâce à un cathéter
Un nouveau traitement révolutionnaire consiste à retirer le caillot qui bouche l’artère cérébrale en le capturant dans un « filet » (stent) que l’on monte par un cathéter depuis une artère de la cuisse jusque dans le cerveau. Ce traitement, la thrombectomie, ne sera possible que si l’artère bouchée est suffisamment grosse. Il se fera soit en complément de la thrombolyse, après celle-ci, soit seul si la thrombolyse ne peut être administrée. Dans notre hôpital, ce traitement est possible grâce à une expertise neuro-interventionnelle reconnue internationalement qui nous permet de proposer toutes les alternatives thérapeutiques pour traiter le plus rapidement possible le plus grand nombre de patients. Le temps c’est du cerveau
Le temps est très important dans le traitement de l’AVC.
Plus vite on « débouche » l’artère, plus on sauve de tissu cérébral et meilleur est le pronostic. Il est donc essentiel que le patient suspect de présenter un AVC arrive immédiatement aux urgences et que la prise en charge dans l’hôpital soit la plus rapide possible jusqu’à l’administration du traitement. A cette fin, un neurologue est de garde 24h/24 et 7 jours/7 avec un numéro de téléphone : 02 555 44 13 – spécifiquement dédié aux « alertes AVC », ce qui permet d’assurer une prise en charge optimale quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit.
Si un de vos proches présente brutalement un des signes suivant : • une faiblesse ou paralysie d’une moitié du corps, d’un bras ou d’une jambe, incluant ou non le bas du visage; • des difficultés à s’exprimer ou à comprendre ; • une perte de sensibilité brutale d’un bras, d’une jambe ou d’une moitié de visage; • des troubles de la vision : perte de vision d’une moitié droite ou gauche du champ visuel, vision double ... N’attendez pas et venez aux urgences. Il faut réagir immédiatement pour limiter au maximum les séquelles.