Dans le bruit, les enfants ont plus de mal que les adultes à suivre une voix qui les intéresse. Des chercheurs de l’Université libre de Bruxelles et de l’Hôpital Erasme ont mené une étude pour comprendre pourquoi.
Entendre dans le bruit
Dans un environnement bruyant, notre cerveau a une bonne capacité à isoler les syllabes et le rythme d'une parole qui nous intéresse par rapport au bruit ambiant, pour comprendre et suivre ce que l'on nous dit. On appelle cela l’effet « cocktail party ».
Cette capacité est moins bien développée chez les enfants : de nombreuses études comportementales ont démontré qu’ils comprennent moins bien que les adultes le langage dans le bruit. Cette notion est importante puisque les enfants passent toute leur scolarité à devoir écouter une parole, celle de leur instituteur ou institutrice, dans l'environnement bruyant qu'est l'école...
La magnétoencéphalographie pour étudier l'écoute dans le bruit
Pour en savoir plus, le Dr Marc Vander Ghinst, le Pr Xavier de Tiège et d’autres chercheurs ont fait écouter à des enfants une histoire mêlée à un bruit de fond. Ils étudiaient en même temps l'activité de leur cerveau grâce à la magnétoencéphalographie (MEG) de l’Hôpital Erasme.
L'étude a confirmé que quand l'intensité du bruit de fond augmente, le cerveau des enfants perd plus rapidement que celui des adultes la capacité de suivre le rythme des mots et des phrases de la voix qui les intéresse. Elle a aussi montré que les enfants ont du mal à suivre le rythme des syllabes, que ce soit dans le bruit ou dans le silence.
Que retenir de cette étude ?
Cette étude montre qu’il est essentiel d’adapter l’environnement des enfants (notamment en milieu scolaire) à leurs capacités d'écoute dans le bruit. Le lien avec les mécanismes impliqués dans les troubles du développement tels que la dyslexie est aussi à explorer.