Si l’expérience du dermatologue lui permet généralement de voir à l’œil nu s’il s’agit d’une lésion bénigne et de distinguer un grain de beauté ordinaire d’un mélanome, les instruments et techniques ne cessent de s'améliorer.
Le dépistage des carcinomes nécessite uniquement un examen cutané complet, non invasif. Si ce dépistage visuel est aisé, le diagnostic précis n’est pas toujours facile à poser.
Une lésion suspecte nécessite une biopsie. Pour être correctement réalisée, cette intervention implique une anesthésie locale, quelquefois l’ablation complète est possible. Depuis quelques années, les dermatologues utilisent un outil qui améliore le diagnostic, le dermatoscope. Cette loupe leur permet de bien visualiser les structures vasculaires et pigmentaires présentes au niveau des lésions et de mieux différentier les lésions bénignes des lésions malignes.
Dans certains cas, les patients présentent de multiples lésions à surveiller ou des lésions dont le diagnostic n’est pas évident, parfois une récurrence apparaissant au sein d’un tissu cicatriciel. Un « suivi digital » (informatisé) peut alors être proposé aux patients dont le risque de présenter un mélanome est plus élevé. Ce suivi doit être réalisé sur une période comprise entre 6 et 12 mois. Il est quelquefois possible de réduire le temps écoulé entre 2 examens. Un suivi digitalisé permet de vérifier individuellement les lésions, leurs modifications qui sont mémorisées ou bien de diagnostiquer l’apparition de nouvelles lésions en comparant de nouvelles images à celles prises auparavant.
En complément du « suivi digital », de nouvelles technologies non invasives sont apparues. Elles permettent de regarder la lésion au niveau structurel interne ou même au niveau cellulaire. Ces technologies permettent de raffiner le diagnostic sans faire appel à une biopsie puisque la visualisation précise des lésions permet d’améliorer non seulement l’acuité diagnostique mais aussi de caractériser l’étalement spatial des lésions.
L’appareil le plus précis, le microscope confocal permet donc de visualiser le contenu de la peau jusqu’au niveau cellulaire. C’est-à-dire avec une définition de 1 micromètre. La profondeur de l’évaluation n’atteint malheureusement que 250 micromètres. Elle permet déjà de bien visualiser la partie supérieure de la peau et d’observer les anomalies architecturales de l’épiderme qui peuvent suggérer l’existence de cancers cutanés.
L'OCT à haute définition (Optical Coherence Tomography) permet une visualisation de la peau en 3 dimensions, c’est-à-dire de profil et de face. Le niveau de reconnaissance est de 3 micromètres. L’appareillage peut visualiser les structures cutanées jusqu’à plus de 500 microns en profondeur. Cet appareillage permet d’analyser les propriétés optiques du tissu et donc renseigner de manière additionnelle sur le contenu de la structure cutanée.
Enfin, un troisième appareil (OCT) permet de visualiser les structures cutanées jusqu'à plus de 2 millimètres de profondeur avec toutefois une résolution mineure. Cette profondeur permet de considérer les éléments structurels de la peau. Cette approche complète celle proposée grâce à l’utilisation des appareillages présentés précédemment.
Notre Service de Dermatologie est le premier service universitaire belge à s’être équipé de ce type d’instrument, sous l’égide des Dr Boone, Suppa, Marneffe et Miyamoto.