Pour un anesthésiste, une opération c'est de longues heures de vigilance absolue, comme l'explique le Pr Luc Barvais, responsable de l’anesthésie cardio-thoracique à l’Hôpital Universitaire Erasme. "L’anesthésiste contrôle lui-même une série de paramètres et ajuste les doses d’anesthésiant en fonction. Il modifie aussi les paramètres du respirateur et contrôle l’administration de liquide intraveineux en fonction des besoins physiologiques et des pertes
sanguines éventuelles". La discipline est pointue et exigeante... mais les robots arrivent en renfort.
Surveillance de chaque instant
L'étude menée à l'Hôpital Erasme par le Pr Barvais et le Dr Alexandre Joosten a comparé des opérations menées avec l'assitance de robots et d'autres menées de manière traditionnelle. Le rôle des machines était de surveiller en permanence les constantes des patients et d'adapter immédiatement les doses de produit anesthésiant, l'assistance à la respiration et l'injection de liquide intraveineux pour que le patient reste dans le meilleur des états possibles.
L'analyse en continu des paramètres permet une adaptation plus fréquente des commandes : le traitement est adapté à chaque instant aux besoins de chaque patient. Les résultats sont clairs dans l'étude, qui a porté sur les patients âgés de plus de soixante ans. Les troubles cognitifs au réveil (difficultés de concentration, troubles de la mémoire, difficultés d'élocution) sont moins fréquents après une opération assistée des robots.
L'étude est une première mondiale et a été publiée dans l'une des plus prestigieuses revues d'anesthésie (Anesthesiology).