Embolisation
Traitement
Sous le terme d’embolisation, on regroupe habituellement les interventions qui ont pour but de boucher les vaisseaux sanguins qui constituent ou qui nourrissent une lésion, ou de boucher une lésion affectant une veine ou une artère.
Dans certaines circonstances, pour des raisons techniques et de sécurité, les embolisations se font en plusieurs étapes, habituellement espacées de quelques semaines ou quelques mois. La nature des lésions embolisées est très variable. Il peut s’agir de malformations congénitales des vaisseaux, de lésions secondaires à un traumatisme ou de tumeurs.
Chaque maladie est particulière et vous ne devez pas vous comparer à des membres de votre entourage ayant bénéficié d’une embolisation ou à d’autres personnes actuellement hospitalisés pour ce traitement. Le geste sera effectué sous contrôle radioscopique. Cette technique permet de choisir le bon point d’entrée de l’aiguille et de suivre son trajet.
Le déroulement de l'intervention
Une embolisation est réalisée par une équipe médicale formée à cette technique. Il s’agit d’une technique identique à celle de l’angiographie (ou artériographie) utilisée pour explorer les artères.
Une embolisation est toujours effectuée à l’occasion d’une hospitalisation, en général brève. Sa durée, fonction de votre état de santé, sera précisée par le médecin radiologue.
1. Après une ponction faite au niveau d’une artère (le plus souvent l’artère fémorale, au pli de l’aine), un cathéter est introduit dans le vaisseau. Parfois, plusieurs «portes d’entrée» sont nécessaires au bon déroulement du traitement, il faudra alors faire plusieurs ponctions (dans les deux artères fémorales, dans une artère fémorale et la carotide, etc.).
2. Le cathéter sera ensuite dirigé dans les vaisseaux sanguins par le médecin, sous contrôle visuel radiologique à l’aide d’un écran.
3. Ce cathéter servira à injecter un produit de contraste iodé, qui permet de visualiser les vaisseaux de la région à traiter. Par ce cathéter, on fait aussi passer un tuyau plus fin, qui sera placé au contact ou à l’intérieur de la lésion à traiter.
4. L’embolisation est réalisée à l’aide de matériaux choisis selon la nature de la lésion. Il peut s’agir de petites particules solides, de liquides qui se solidifient dans la lésion, ou de petits ressorts métalliques.
5. Une fois l’embolisation terminée, le cathéter est retiré de l’artère et celle-ci est comprimée.
Dans certains cas, en raison du traitement anticoagulant donné au cours de l’embolisation, le matériel permettant le passage dans l’artère ne sera retiré qu’après un ou deux jours. En plus de l’équipe radiologique qui réalisera l’embolisation, un médecin anesthésiste-réanimateur pourrait dans certains cas, vous prendra en charge. Ce médecin vous expliquera alors le choix de la méthode d’anesthésie utilisée.
Après l’intervention
- En cas d’anesthésie ou de douleurs, dans les heures qui suivent l’embolisation, vous resterez dans la salle de réveil afin d’assurer la surveillance avec le maximum de sécurité.
- Afin d’éviter le risque d’hématome à l’endroit de la ponction artérielle, il vous est demandé de rester allongé pendant plusieurs heures sans plier la cuisse du côté où la piqûre a été faite.
- Si une ponction a été faite au pli du coude, il ne faut pas utiliser ce bras pendant plusieurs heures (en particulier pour la toilette).
- Les membres de l’équipe médicale vous diront à quel moment il est possible de boire et manger et pendant combien de temps vous devrez rester allongé. Des consultations post-embolisation sont indispensables.
Dès votre retour à domicile
En cas de douleurs persistantes ou de signes anormaux (fièvre, frissons, vertiges, etc.), il est important de contacter immédiatement votre médecin ou notre équipe au 02 555 33 05.
Quels sont les risques ?
Toute intervention sur le corps humain, même conduite dans des conditions de compétence et de sécurité maximales, comporte un risque de complication. Même si cela est rare, et bien que cette technique soit réalisée dans des services spécialisés, une embolisation peut donc être suivie de complications :
Localement, au niveau de la ponction, il peut se produire un hématome qui se résorbera ensuite en deux à trois semaines. Tout à fait exceptionnellement, des lésions de l’artère peuvent nécessiter un traitement complémentaire.
Sur un plan général, les risques sont dus à l’injection du produit iodé. L’injection peut entraîner une réaction d’intolérance ou des nausées. Ces réactions sont plus fréquentes si vous avez déjà eu une injection mal tolérée d’un de ces produits ou si vous présentez des antécédents allergiques. Elles sont généralement transitoires et sans gravité. Les réactions plus sévères peuvent se traduire par des troubles cardio-respiratoires. Dans ce cas, elles nécessitent un traitement.
Les complications réellement graves sont rarissimes. Des accidents rénaux, également liés au produit iodé, sont notamment possibles si vous êtes atteint(e) de maladies fragilisant le rein (insuffisance rénale chronique, diabète, myélome, etc.). Des modalités particulières seront observées si vous avez dans le passé présenté de graves manifestations allergiques et si vous avez une fragilisation rénale. Si c’est votre cas, signalez-le au moment de la prise du rendez-vous. De plus, si vous souffrez de diabète et que vous prenez des biguanides (Glucophage®, metformine) signalez-le car ce traitement doit être interrompu durant quelques jours.
Le cheminement du cathéter dans les artères peut entraîner l’occlusion de celles-ci ou une occlusion à distance par l’intermédiaire d’une embolie (formation d’un caillot sanguin, déplacement d’une plaque d’athérosclérose, etc.). Au niveau cérébral, cela peut être responsable d’un accident vasculaire pouvant entraîner une paralysie transitoire ou définitive. Ces accidents sont très rares et tout est fait pour les éviter. Lorsqu’ils surviennent, un traitement d’urgence, habituellement médical, est le plus souvent indiqué. Le risque de mort est exceptionnel.
Des séquelles fonctionnelles parfois lourdes sont inévitables dans certaines pathologies. Au cours de la consultation préalable à l’embolisation ou de l’hospitalisation préopératoire, toutes les informations concernant ces complications et leur fréquence vous seront données. Les indications de ces traitements peuvent évoluer en fonction des résultats obtenus. Les embolisations peuvent être associées à une intervention chirurgicale ou à un traitement par rayons (radiothérapie).
Cette intervention nécessite l’utilisation de radiographie, c’est-à-dire des rayons X. En matière d’irradiation des patients, aucun risque n’a pu être démontré chez les patients compte tenu des faibles doses utilisées et des précautions prises pour limiter au strict minimum la zone examinée. À titre d’exemple, un cliché simple correspond en moyenne à l’exposition moyenne naturelle (soleil) subie lors d’un voyage de 4 heures en avion. Toutefois, pour les femmes enceintes, des précautions doivent être prises. C’est pourquoi il est important de signaler si vous pouvez être dans ce cas.
Les bénéfices attendus de l’embolisation sont largement supérieurs aux risques que celle-ci fait courir. Le but de l’embolisation est bien évidemment de vous guérir ou de vous soulager.