Le don d'organes

Actuellement, le manque d'organe représente un problème majeur pour les programmes de greffe, et ce partout dans le monde. Chaque année, des malades meurent en attente d'une transplantation. Il est dès lors important d'informer et de promouvoir le don d'organe. La Belgique est un des pays au monde dans lequel le taux de greffes est le plus élevé. Ceci est dû à une loi favorable dans ce domaine, mais également à la médecine de pointe qui est pratiquée chez nous et à l'effort réalisé au niveau institutionnel et par chaque citoyen.

Si le nombre de candidats à la greffe augmente constamment, en raison notamment du vieillissement de la population, de l'amélioration de la prise en charge médicale des patients présentant une maladie organique terminale et de meilleurs moyens diagnostiques, le nombre de donneurs d'organes est quant à lui resté globalement stable au cours des 10 dernières années. Tous les efforts doivent donc être entrepris pour limiter ce déséquilibre.

La première action est d'informer et de promouvoir le don d'organe. La Belgique bénéficie d'une loi favorable dans ce domaine, toute personne décédée étant un donneur potentiel sauf si elle a exprimé une opposition de son vivant. Il est maintenant également possible de s'inscrire comme donneur d'organe; ce qui permet d'éviter des questions pouvant être très douloureuses au moment du décès d'un proche. Le don d'organe doit être gratuit et anonyme.

Le manque d'organe est criant mais il est reste absolument nécessaire de respecter les convictions morales, philosophiques ou religieuses de chacun, y compris dans l'expression d'une opposition au don d'organes.

Téléchargez le reportage de la RTBF sur le travail de nos équipes à l'Hôpital Erasme.

Le don d'organes

Le don d’organes en Belgique est régi par l’arrêté royal du 13 juin 1986 publié au moniteur belge le 14 février 1987, basé sur le principe de la solidarité présumée (opting out). Cela signifie que toute personne n’ayant pas manifesté de son vivant son opposition à cette loi est présumée consentante avec le prélèvement d’organes après sa mort. Cette loi est basée sur la reconnaissance de la volonté de chaque personne face au don d’organes. Toute personne âgée de 18 ans et plus peut en exprimer sa volonté  de plusieurs manières :

A partir de 13 ans, vous pourriez décider de devenir donneur en vous présentant à la maison communale de votre ville, pour enregistrer votre décision en matière de don d’organes.

Si vous approuvez la loi : il est souhaitable de partager votre volonté avec vos proches vis-à-vis du don d’organes. Les membres de votre famille au premier degré pourraient s’opposer à votre volonté de donner vos organes après votre mort.

Si vous désirez manifester votre volonté explicite quant au don d’organes : vous devez vous rendre auprès de votre maison communale service population pour compléter un formulaire reprenant votre décision et acter votre volonté de donner ou de vous opposer au prélèvement d’organes après votre mort, .

Celle-ci sera transmise dans une banque de donnée centrale (registre national) que les équipes médicales consulteront obligatoirement afin de connaître votre volonté quant au don d’organes. En cas de volonté explicité, personne ne pourra s’opposer au prélèvement d’organes.

Outre la démarche auprès des autorités communales, toute autre forme d’expression de la volonté de la personne seront prises en compte.

En outre, la loi prévoit :

  • L’anonymat du don de sorte que les receveurs ne pourront pas connaître l’identité du donneur (et inversement) ;
  • La gratuité du don. Les coûts liés au prélèvement d’organes et aux soins délivrés au donneur sont pris entièrement en charge par les mutualités des receveurs. Par ailleurs, le commerce (achat et vente) des organes est formellement interdit ;
  • Le respect de l’allocation des organes qui est géré de manière scrupuleuse par EuroTransplant ;
  • La distinction entre l’équipe du donneur et celle du receveur. Le constat de mort cérébrale est établit par 3 médecins différents au moyen  de critères diagnostics précis. Ces 3 médecins sont indépendant des différentes équipes de transplantation.

Téléchargez le formulaire pour la manifestation de la volonté concernant le prélèvement et la transplantation d’organes et de tissus après le décès.

Plus d'informations sur le site de Beldonor : www.beldonor.be.

Types de donneurs

Il existe 3 types de donneurs :

Le donneur à cœur battant (DBD)

Ces donneurs sont ceux qui se trouvent en état de mort cérébrale. La mort cérébrale correspond à la destruction irréversible du cerveau, et est assimilée à la mort de l’individu. Ce diagnostic repose sur un ensemble de critères cliniques précis. Dans certains cas, il se pourrait qu’on puisse recourir à certains examens complémentaires pour confirmer le diagnostic. Pour ces donneurs, l’ensemble des organes peuvent être prélevés (cœur, poumons, foie, pancréas, reins et intestins) en tenant compte toutefois de leur bon fonctionnement. Le patient en état de mort cérébrale développe souvent une instabilité hémodynamique potentiellement sévère et qui pourrait nécessiter la continuité du traitement médical que seul le prélèvement d’un ou de plusieurs organes le justifie.

Le donneur à cœur non battant (DCD)

Il est devenu possible de procéder au prélèvement d’organes auprès des patients victime d’un arrêt cardiaque. Les critères de Maastricht, classification internationalement reconnue, définit 5 catégories de donneurs à cœur arrêté :

  • Classe I : l’arrêt cardiaque a eu lieu avant l’arrivée à l’hôpital
  • Classe II : manœuvre de réanimation inefficace
  • Classe III : patient présentant un problème neurologique majeur, dont les chances de survie sont si mauvaises qu’on décide un arrêt thérapeutique
  • Classe IV : arrêt cardiaque survenu après la mort cérébrale
  • Classe V : euthanasie

Les patients de catégorie III sont généralement hospitalisés aux soins intensifs, et en accord avec les familles, un arrêt thérapeutique a été décidé. Dans ce cas-ci, nous pourrions prélever les poumons, le foie, le pancréas et les reins.

Le donneur vivant

Dans certains cas, les parents peuvent faire don d’un de leur organe (un morceau du foie ou un rein) à un membre de leur famille, tenant compte toutefois des règles de compatibilité. 

Eurotransplant

La fondation Eurotransplant est l’organisme international qui gère l’allocation des organes (offre et demande) provenant des donneurs de 8 pays qui se sont associés afin de collaborer entre eux. Ces pays sont la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, l’Allemagne, l’Autriche, la Hongrie, la Slovénie et la Croatie. La zone couverte par Eurotransplant représente un territoire où vive près de 135 millions de personnes. Les avantages de la collaboration permettent de mutualiser les efforts en matière d’allocation d’organes et de finalement trouver le receveur le plus approprié pour chaque organe prélevé, et de n’avoir qu’une liste d’attente centrale des patients en attente de transplantation.

L’allocation des organes est basée sur des critères médicaux, éthiques et logistiques. Pour attribuer les organes, on tient compte du groupe sanguin, de la maladie du receveur, de son état de santé, des données morphologiques…, nous devons également dans certains situations tenir compte de la compatibilité l’HLA.