La tuberculose

En Belgique, moins de 1000 cas par an de la forme active, contagieuse car pulmonaire dans 75% des localisations, sont diagnostiqués et suivis. Ces formes sont le plus souvent bactériologiquement prouvées après une mise au point adéquate clinique en collaboration étroite avec le laboratoire. Son isolement permet de vérifier la sensibilité du bacille de Koch aux différents antituberculeux. Le retour à domicile peut être rapide et évite les isolements hospitaliers difficiles à organiser à l’époque actuelle de pénurie en lits liée au Covid mais le traitement est long et doit être adapté aux éventuelles résistances (heureusement rares en Belgique). Il doit souvent être supervisé car une compliance parfaite est obligatoire pour garantir son efficacité et donc la guérison des patient(e)s. Les toxicités doivent également être guettées. Le Fares (francophone) et la VRGT (néerlandophone) assurent cette tâche via le programme BeltaTBnet tout en tenant à jour le registre belge. L’hôpital Erasme est particulièrement impliqué dans le fonctionnement de ces ASBLs.  

Travailler à l'éradication

Dans notre pays, où l’éradication de la maladie est visée à moyen terme selon l’OMS, il s’agit également de détecter les formes latentes et de traiter celles-ci afin qu’elles ne se réactivent pas. Le but est d’enrayer le cycle de la maladie. L’interprétation des tests in vivo (intradermoréaction à la tuberculine) est complexe par son manque de spécificité et la sensibilité des dosages in vitro après stimulation (quantiféron), aujourd’hui prônée par beaucoup, est insuffisante.

Les personnes les plus à risque de développer une tuberculose active au départ d’une forme « dormante » sont les immunodéprimés et les expositions récentes (virage des tests de dépistage).

Le  service de pneumologie assure la prise en charge de ces personnes notamment  dans la perspective d’une immunothérapie, (en particulier d’une biothérapie, le dépistage d’une forme latente est alors obligatoire), en présence d’une maladie atteignant les défenses de l’organisme ou suite à un contact sur le milieu du travail (collaborateurs adressés par la médecine du même nom).

Les interactions cliniques sont fréquentes et excellentes avec le service de médecine interne (centre de référence SIDA et clinique des maladies infectieuses). 

D'autres pathologies infectieuses des poumons

Les infections pulmonaires par des mycobactéries atypiques (induites per ces germes moins virulents et environnementaux) font également partie de l’activité d’expertise assurée par le service de pneumologie.

Elles sont plus rares mais surviennent très souvent dans un contexte de pathologies pulmonaires préexistantes et favorisantes (BPCO, mucoviscidose…)  

La mise en évidence du germe n’en fait pas un pathogène, c’est l’évolution des lésions qui lui est attribuée qui entraine ou non la mise en route d’un traitement long et contraignant. Chaque cas doit ainsi faire l’objet d’une réflexion pluridisciplinaire ciblée.

La disparition de la mycobactérie ne permet pas d’affirmer la guérison qui est plutôt une stabilisation. Le suivi est donc continu.