Cancer du testicule
Pathologie
De quoi s'agit-il?
Le cancer du testicule est la tumeur la plus fréquente chez l'homme jeune (15 à 35 ans). Environ 90% des patients peuvent être guéris moyennant diverses stratégies thérapeutiques qui provoquent, néanmoins, un certain nombre d'effets secondaires. En règle général, comme pour tous les cancers, la prise en charge précoce permet d'augmenter les chances de guérison et de diminuer la lourdeur du traitement.
Il est donc important d'encourager la détection par le patient lui-même. Celle-ci peut se pratiquer par simple auto-palpation des testicules. Les signes alarmant sont:
- Une augmentation progressive de la taille du testicule.
- Le développement d'une induration au sein même du testicule.
- L'apparition de douleurs sans notion de traumatisme.
La présence d'un de ces symptômes doit amener le patient à consulter son médecin et le cas échéant un urologue.
Quels sont les facteurs de risque?- Les patients souffrant ou ayant souffert d'une cryptorchidie (testicule non descendu dans le scrotum) ont jusqu'à 30 fois plus de risque de développer un cancer du testicule.
- Une atrophie testiculaire après une orchite par exemple.
- Un syndrome de Klinfelter (maladie chromosomique congénitale).
- Des antécédents familiaux de cancer du testicule augmentent le risque de développer cette maladie.
Diagnostic
L'examen clinique du médecin permet d'écarter un certains nombre de pathologies bénignes très fréquentes au niveau du testicule comme une orchite, un hydrocèle, un varicocèle ou un kyste. Si la présence d'une tumeur est hautement suspectée ou en cas de doute, une échographie des testicules sera alors réalisée. Si le résultat de l'échographie confirme la présence d'une lésion cancéreuse, une orchidectomie (résection du testicule) doit alors être programmée par l'urologue. Dans le cas où l'échographie ne permet pas au médecin de poser un diagnostic avec certitude, une exploration chirurgicale avec biopsies du testicule peut être pratiquée.
Lorsque le diagnostic de cancer du testicule est posé, plusieurs autres examens doivent encore être réalisés afin d'évaluer l'extension de la maladie.
- Un dosage des marqueurs tumoraux (Alpha-foetoprotéine, Beta-choriogonadotrophine, lactate déshydrogénase).
- Un scanner abdomino-pelvien.
- Une radiographie ou un scanner du thorax.
Le résultat de ces examens permet de définir la meilleure stratégie thérapeutique, c'est-à-dire celle qui permet la plus grande chance de guérison tout en limitant les effets secondaires du traitement.
Traitement
Une fois le testicule enlevé, le choix du traitement complémentaire repose essentiellement sur deux aspects de la maladie.
- Premièrement, sur la nature du cancer. En effet, il existe plusieurs types de cancers. Les plus fréquents sont les tumeurs germinales qui sont elles-mêmes divisées en deux catégories: les tumeurs séminomateuses et les tumeurs non-séminomateuses. En fonction de la catégorie dans laquelle se trouve la maladie, l'approche thérapeutique sera différente.
- Deuxièmement, sur les résultats du bilan d'extension. L'ensemble des examens pratiqués lors du diagnostic permet de déterminer l'agressivité à mettre en œuvre dans le traitement pour optimiser les chances de guérison. La présence de ganglions atteints par le cancer ou de métastases dans d'autres organes nécessite généralement des traitements plus lourds.
Dans certains cas, la simple exérèse chirurgicale du testicule peut s'avérer suffisante mais une surveillance très rapprochée est alors nécessaire car la guérison complète ne peut être déterminée qu'à posteriori, après plusieurs années de suivi. Lorsque la maladie est plus avancée, un traitement complémentaire sera alors proposé. Celui-ci peut comprendre de la chimiothérapie, de la radiothérapie ou des interventions chirurgicales afin d'enlever des ganglions ou des métastases.
Les effets secondaires du traitementL'orchidectomie mais aussi la radiothérapie et la chimiothérapie peuvent avoir des conséquences sur la fertilité, il sera donc conseillé au patient de réaliser une cryopréservation de sperme avant tout traitement. La chimiothérapie peut s'accompagner d'effets secondaires classiques comme la perte des cheveux, des nausées et vomissements, de la fatigue ainsi que d'épisodes de neutropénie (diminution du nombre de globules blancs dans le sang) qui peuvent se compliquer d'infections graves. La radiothérapie peut également provoquer des troubles digestifs mais aussi des réactions cutanées ou de la fatigue.